Lualaba : l’entreprise SICOMINES SA fait la sourde oreille aux réclamations des employés, tout savoir sur ces manifestations de colère

Par Timothée Prince ODIA

(Kolwezi, le 20 Novembre 2023). C’est depuis quatre jours que les agents de la compagnie SICOMINES SA ne travaillent pas, même l’usine ne tourne pas, à la base: « la mauvaise foi des chinois  » responsables de cette entreprise minière basée dans la ville de Kolwezi chef-lieu de la province du Lualaba.

Tout à commencé le jeudi 17 novembre dernier, lorsque les travailleurs de SICOMINES s’est sont rendus compte « du comportement malveillant » de leur employeur.

Ces agents réclament entre autre, la signature de la convention collective, les allocations familiales, la prime de performance annuelle: net à payer avant le 25 de chaque année, le congé annuel : 26 jours ouvrables. Net à payer avant le congé, le respect des heures de service ; bref, une amélioration des conditions de service.

Face à ces revendications prioritaires, l’employeur a fait la sourde oreille allant même à affirmer que rien ne sera fait étant donné que cette entreprise est protègée par le gouvernement congolais. Voilà ce qui a poussé les travailleurs estimé à plus de 2500 à revendiquer leurs droits fondamentaux.

Jeudi soir, les agents du premier gon (matin) qui devraient sortir dans la soirée ont refusé de quitter l’enclos, ceux du soir les ont rejoint et ont tous passés nuit à la belle étoile. Tôt le matin du vendredi, la délégation syndicale, un député provincial, le Commissaire général en charge du travail, emploi et prévoyance sociale ont échangé avec les responsables de SICOMINES SA. Sur la table, les revendications prioritaires.

Pendant environ 10 heures du temps, les parties prenantes ne s’étaient toujours pas mis d’accord sur ce qui devrait être fait. Selon les sources dignes de foi, les Chinois responsables de SICOMINES SA, étaient catégoriques. « Pas question d’améliorer les conditions de vie et de travail des agents Congolais ». Pendant ce temps, les médias audiovisuels et en ligne, 5 au total ont tout fait pour accéder dans les installations de SICOMINES SA. Des interviews se sont succédé. Un agent qui a déjà fait 9 ans au sein de cette compagnie a relaté son calvaire.

« Je suis agent ici depuis 9 ans, je travaille comme un chien. Imaginez vous que durant une année, nous n’avons que moins de 20 jours de congé et souvent qui ne sont même pas payés. Alors que les Chinois ont près de 100 jours de congés, d’ailleurs ils passent ce temps de repos en Chine. Nous travaillons même au delà des heures prévues. Et aucun avantage pour ces heures supplémentaires. C’est vraiment horible, dit-il.

Quelques minutes après, c’est la nourriture qui arrive, des petits poissons salés accompagné d’une boule de foufou et un peu de légume. Voilà ce que ces hommes et femmes congolais mangent. Pendant que les sujets Chinois mangent très bien selon les témoignages recueillis.

Pris de colère, les agents de SICOMINES, découvrent qu’il y avait deux Chinois dans l’un des appartements. Ils vont les récupérer et les obligent de s’assoir sur le pavement. Ayant appris la nouvelle, la réunion va s’arrêter, les autres Chinois vont réclamer leurs frères visiblement pris en otage par les agents. Les caméras drones sont envoyées pour intimider les travailleurs congolais et surveiller ce qui se passe. Les éléments de la police vont également tenter de récupérer les deux Chinois mais sans succès.

Autour de 17 h, la réunion entre le représentant de l’Assemblée provinciale, du gouvernement, et SICOMINES va prendre fin. Il était temps de rendre compte, des réponses venant du député apaisent les esprits, c’est notament la mise en œuvre de la Convention collective, l’ajout du 13 ème mois pour tous les agents qui passent de moins de 100 dollars Américains jusqu’à 1200 Dollars. Pas d’ouverture des dossiers disciplinaires à l’endroit des agents ayant manifesté pacifiquement. On demande alors aux travailleurs de rentrer à la maison et reprendre le service le jour suivant. Les deux « otages » sont remis entre les mains de l’employeur. Bien avant, des questions sont posées à ces Chinois (à tour de rôle) par l’élu de Kolwezi : « weye pika ou non pika » Qui veut dire tu étais tabassé ? La réponse était négative.

Le jour suivant soit le samedi, les agents se sont pointés au travail. Les rumeurs cours et des affirmations se font entendre comme quoi, les résolutions prises et communiquées vendredi étaient de la poudre aux yeux. Rien du Concret
ne sera mis en exécution. Voilà ce qui va de nouveau révolté les agents de SICOMINES. Une nouvelle manifestation va voir jour, les forces de l’ordre qui étaient appellés en urgence vont tirer pour disperser les manifestants mais sans succès.

Au moment où votre rédaction met en ligne cet article, aucune solution durable n’est trouvée. C’est donc un dossier à suivre. Les images arrivent dans les heures qui suivent.

La Rédaction