Lualaba : le Commissaire Général en charge des Affaires foncières Jean-Pierre Kalenga met en garde les velléités d’occupation opportuniste des terres dans les zones de Kimbalasani et Mwela Mpande

Par Timothée Prince ODIA

(Kolwezi, le 24 septembre 2022). En visite dans la commune de Fungurume afin de concrétiser l’action du gouvernement provincial visant à assainir les corridors sous les lignes haute tension afin de mettre la population à l’abri des dangers d’électrocution, Jean-Pierre Kalenga Mupataie, Commissaire général en charge des Affaires foncières et Habitat, a fait une descente dans la zone Kimbalasani autour du projet d’extension des opérations de Tenke Fungurume Mining.

« J’ai vu des occupations illégales et des occupations de fortune. Les gens se sont précipités dans la zone et ont érigé des huttes tout le long de la route. Je voudrais alerter toute la population et attirer son attention, spécialement la population de Fungurume, que le seul service habilité à céder des parcelles dans un lotissement, et le seul service que l’État reconnaît, c’est le Cadastre et les Titres fonciers. Les conflits fonciers, aujourd’hui, sont principalement dus au fait que certaines personnes veulent supplanter l’État. Et cela est inacceptable. Nous travaillons à remettre chaque chose à sa place et croyez-moi, d’ici-là tout le monde va rentrer à sa place. » C’est la mise en garde que le Commissaire général a adressé en réaction à l’occupation illégale des terres dans la zone Kimbalasani et Mwela Mpande pour contrer toute velléité opportuniste et, par le même coup, remettre de l’ordre dans son secteur.

En effet, il avait été constaté une ruée effrénée d’occupation des terres dans la zone d’interdiction autour du projet d’extension de TFM. Le but est de bénéficier d’une éventuelle indemnisation de TFM au cas où l’entreprise exprimerait la volonté d’acquérir ces terres pour son projet. Cette occupation ne s’est pas faite de manière régulière : les agriculteurs exploitant ces terres en sont dépossédés et crient auprès de qui peut les entendre. « C’est de l’exploitation de mon champ que je gagne ma vie et surviens aux besoins de ma famille. Mais, là, on vient de me dire que ce champ n’est plus à moi et qu’il va être loti en parcelles », a témoigné un agriculteur sous anonymat.

Des témoignages concordants de beaucoup d’autres agriculteurs dans la zone Kimbalasani, expropriés de leurs terres, ont été recueillis. Sous le sceau de l’anonymat aussi, quelques femmes agricultrices trouvées sur place ont exprimé leur désarroi : « Nous avons été surprises de voir des gens faire irruption dans nos champs. Ils disent avoir été mandatés pour procéder au lotissement de nos champs. Parmi eux, il y a des agents du Cadastre, des militaires, et beaucoup d’autres personnes. Ils s’accaparent de nos champs et y construisent directement des maisons, mais n’y habitent même pas. Apparemment, ils sont juste venus détruire nos champs. Pourtant, c’est grâce à ces champs que nous payons les études de nos enfants. »Ce qui est étonnant, a témoigné un autre agriculteur, « c’est le fait que les champs que nous avons exploités pendant plusieurs années soient lotis en parcelles, mais surtout que certains des usurpateurs aient acquis plusieurs dizaines de parcelles sur nos terres ».

Kimbalasani et Mwela Mpande sont des villages dans la zone située autour du nouveau projet d’extension de TFM.

La rédaction